Les moyens techniques

Les techniques et matériels utilisés en réanimation sont parfois spécifiques et peuvent susciter des questions de votre part, nous avons essayé de vous les décrire sous les rubriques suivantes :

La trachéotomie

 


Elle ne doit pas faire peur. La trachéotomie consiste à court-circuiter la respiration par la bouche en accédant à la trachée par la réalisation d’un orifice à la face antérieure du bas du cou.

Cette technique effraie à tort le patient et sa famille.

Cet acte chirurgical n’est pas obligatoirement définitif. Il n’est pas non plus un acharnement médical.

La trachéotomie accélère la récupération fonctionnelle des poumons et de la respiration. Elle est alors plus tard supprimée et l’orifice se ferme en quelques jours.

En réanimation, la trachéotomie permet d’arrêter progressivement et plus facilement la respiration artificielle réalisée par les machines. Le patient peut alors être assis au bord du lit, puis au fauteuil, voire se lever ensuite.

Elle est pratiquée surtout chez les malades insuffisants respiratoires chroniques anciens déjà gravement touchés qui n’arrivent plus à respirer seuls

Appareil pour aider la respiration

Quelque soit la situation de gravité (neurologique, cardiaque, rénale, ou de traumatisme du thorax en cas d’accident grave) l’effort respiratoire est tel que le malade ne peut plus assumer sa respiration de manière autonome. Il est donc en insuffisance respiratoire aiguë.

En cas d’infection pulmonaire, de bronchite chronique, d’insuffisance respiratoire, les poumons ne tiennent plus leur rôle.
Ils captent mal l’oxygène de l’air, et éliminent incomplètement le gaz carbonique.

Il est donc obligatoire  de mettre en place une machine insufflant de l’air enrichi en oxygène directement dans les poumons après introduction d’un tube souple par la bouche dans la trachée. Ce tube est relié à l’appareil de respiration artificielle et améliore la qualité et l’efficacité de la respiration.

Tout cela s’effectue après avoir endormi le patient.

Les traitements

Aider et soigner les organes en grande défaillance impose le recours à des médicaments qui agissent vite, fort et en peu de temps.

Pour cela, ils sont administrés dans les veines à l’aide de pousse-seringues automatiques plus couramment appelé « seringues électriques ».
Ils agissent en poussant sur le piston des seringues selon des réglages précis déterminés par le médecin lors de sa prescription.

Le médicament est injecté en continu et les doses peuvent être ajustées en plus ou en moins à tout instant en fonction des besoins.

De nombreuses alarmes de sécurité sonnent pour prévenir au moindre problème de fonctionnement.

Sur la photo, 4 seringues électriques en fonctionnement sont assemblées verticalement. Les chiffres correspondent au débit des médicaments.

Aider le cerveau

D’une part, en réanimation, les pathologies  imposent  des traitements trop difficiles à supporter. D’autre part les soins sont permanents jour et nuit empêchant le repos.  Enfin, les maladies graves sont aussi à l’origine de fortes douleurs majorées par  les soins, et les gestes techniques médicaux.

Pendant toute cette période qui peut durer plusieurs jours, il faut « endormir » le malade afin qu’il ne perçoive plus la notion du temps, les bruits environnants, le stress de l’immobilisation forcée dans le service de réanimation. Il ne s’agit donc pas d’un coma artificiel mais plutôt d’une anesthésie continue.

De plus, des antalgiques identiques à la morphine sont injectés en permanence pour prévenir et empêcher toute douleur.

Cet « endormissement » médical, est surveillé en continu par toute l’équipe pour ne pas être trop fort tout en restant suffisant afin de préserver le confort du malade. Il est évalué périodiquement pendant la journée afin d’adapter les doses d’antalgiques et d’anesthésiques et prévenir ou combattre toute nouvelle douleur ou angoisse.

Aider le rein

Les deux reins filtrent le sang afin d’en extraire les toxines de l’organisme. De nombreuses maladies graves attaquent et empêchent ceux ci de remplir leur fonction. L’urine n’est plus éliminée et les produits toxiques du corps s’accumulent provoquant des troubles cardiaques, et un coma.

Cet appareil sur l’image est utilisé en réanimation pour remplacer les reins défaillants. On parle de « rein artificiel« .

Pour cela, un cathéter est placé dans une grosse veine à la racine de la cuisse, le sang est aspiré vers la machine, filtré, nettoyé et retourne ensuite purifié dans cette veine.

Ce rein artificiel fonctionne en permanence jour et nuit jusqu’à ce que le rein retrouve naturellement ses capacités fonctionnelles. Cela peut prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines.

Ce rein artificiel ne guérit ni la maladie, ni le rein, mais se substitue à lui. Le rein guérit tout seul avec parfois des séquelles.

Aider le coeur

En réanimation, le coeur peut souffrir soit directement  (infarctus, choc infectieux, choc suite à une hémorragie, embolie pulmonaire, troubles du rythme cardiaque, etc..) soit indirectement par l’effort intense qu’il doit délivrer pour aider l’organisme à lutter contre la maladie.

Cet effort doit être diagnostiqué, analysé, et surveillé en continu.

Cette surveillance de la fonction cardiaque est réalisée par l’appareil communément appelé « le scope ».

Il mesure en continu sur son écran la fréquence des battements cardiaques, la pression artérielle, la quantité d’oxygène dans le sang, et la fréquence respiratoire.

D’autres sondes d’analyses peuvent être ajoutées au patient, reliées à ce scope pour mesurer des paramètres plus complexes de la fonction cardiaque et des pressions et les débits qui règnent dans les artères, les veines et les différentes cavités cardiaques.

Le don d'organes

Notre service de réanimation reçoit des patients gravement accidentés (accident de la route, accident vasculaire cérébral…)

Tout est mis en oeuvre pour les sauver mais dans certains cas rien ne peut plus être fait car le cerveau à été mortellement touché. Il est irrémédiablement endommagé, c’est la mort cérébrale.

Néanmoins, les organes tels que le coeur, les poumons, le foie et les reins ne sont pas sous la dépendance du cerveau et sont toujours en fonctionnement, mais pour un certains temps seulement. Grâce aux techniques de la réanimation, ces organes sont maintenus  et surveillés pour permettre de sauver un autre malade dont la vie est en suspend, un malade très atteint qui attend depuis des mois un nouveau coeur pour se lever et à nouveau marcher sans essoufflement… des poumons pour enfin respirer sans étouffer… un rein pour pouvoir uriner…

Notre hôpital est totalement impliqué dans cette démarche humaniste et l’équipe du service de réanimation peut être amenée à proposer à la famille en cas de décès accidentel de prélever un organe.

Une formidable chaîne humaine se met en route. Des équipes chirurgicales spécialisées dans la transplantation d’organe coordonnées par l’agence de biomédecine, viennent de tout point de France par avion, ambulance dans notre hôpital pour prélever ces organes.

Un malade quelque part vient d’apprendre qu’il va enfin pouvoir être sauvé par ce don.

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